De passage à la Poterie d’Accolay
La poterie d’Accolay est l’une des poteries les plus marquantes de la céramique française de l’après-guerre et des années vintages. Peu d’éléments résument mieux l’optimisme français du milieu du siècle que ces vases Accolay. Dans les années 50-60, une pause à la poterie Accolay était un rituel pour les vacanciers qui descendaient vers le sud pour passer l’été sur la côte.
Christian Dior, révèle la Poterie d’Accolay
Accolay a été fondé par quatre jeunes artistes zazou d’une vingtaine d’années, André Boutaud, Louis Dangon, Slavic Paley et Raude. En 1944, pour échapper au STO en Allemagne ils se retrouvent au lycée professionnel de Cluny et sont élèves du céramiste Alexandre Kostanda. Ils ont un ami commun qui habite près d’Accolay où ils passent leurs nuits à refaire le monde.
Ils débutent avec un premier four par des boutons, des broches, des bijoux en céramique. Les premières conceptions en série débutent et en 1945 l’équipe s’installe à Accolay le long du canal dans une usine désaffectée.
Une commande de 300 boutons en céramique de Christian Dior pour sa collection New-Look les lance. De là, la voie du succès s’ouvre à eux. La poterie d’Accolay compte jusqu’à plus de 80 employés et produit plus de 900 céramiques : des personnages en fil de fer et en céramique, des pots, des vases, des santons, des masques, lampes de salon …
La céramique d’Accolay se caractérise par des couleurs originales et décoratives grâce à des émaux fabriqués dans les ateliers d’Accolay, par une décoration résolument moderne et esthétique. Beaucoup d’artistes (céramistes, décorateurs, sculpteurs) sont venus à Accolay pour créer des œuvres uniques marquant à jamais la réputation d’Accolay.
Dans les années 70, la céramique traditionnelle se démode et pour se renouveler, un matériau nouveau fait son apparition, c’est la cépamine (inclusion de verre dans de la résine). Cette cépamine, décorée avec des végétaux, des fleurs, des insectes a permis la fabrication de tables basses, bars, lampadaires de haute taille…
Après les années 80, la mondialisation du commerce de la céramique inonde le marché d’une poterie industriel à bas prix. La céramique industrielle souffre par se coûts de main d’œuvre, les ventes baissent et la céramique Accolay ferme en 1989.
« RN 6… une route qui fait recette »
Tout au long des années 50-60, Accolay a été l’un des moments forts pour les vacanciers français Un modèle d’architecture moderne, des vases mégalithiques, l’étalage des poteries le long de la route incitaient les vacanciers à s’arrêter et s’offrir des céramiques. Accolay a su bénéficier de sa position privilégiée le long des Nationales 6 et 7, la poterie d’Accolay était fonctionnelle, sculpturale et totalement en phase avec l’époque.
Avec l’arrivée de l’autoroute, le trafic se tarit peu à peu et la poterie d’Accolay périclite. Beaucoup de vases et cruches sont remisés au grenier et dans les caves. Puis arrive le renouveau d’Accolay, la nouvelle génération redécouvre les céramiques d’Accolay et s’entiche de ce design bien français de la céramique vintage.
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