Pierrefonds céramiques
Le grès cristallin Art Déco Pierrefonds. La forme en rotin lui donne des gravitas Art déco, et la glaçure cristalline est profonde et scintillante. C’est un peu un tour de star, même selon les standards de Pierrefonds.
Peu de gens utilisent le nom complet du fabricant ces jours-ci, la Faïencerie Héraldique Artistique de Pierrefonds, est une telle bouchée! C’est également trompeur puisque l’usine n’a pas fait beaucoup de faïence et il n’y a rien de très héraldique à propos d’un vase ou d’un bol. Quant à Pierrefonds, le célèbre château de Pierrefonds du XIVe siècle domine la ville du même nom, mais Pierrefonds la poterie n’est ni ancienne ni ancestrale. Elle ouvre en 1903.
La poterie Pierrefonds
Olivier de Sorra, comte d’Arros fonde l’usine. Il est peintre et fou de l’héraldique et pense que c’est un thème merveilleux pour la poterie. Il choisit Pierrefonds à cause du château, l’inspiration idéale, avec ses tourelles et gargouilles.
Tout cela semblait une grande idée, mais en réalité, il n’y a pas beaucoup de demande pour des assiettes à soupe héraldiques. Il n’a pas fallu longtemps avant que l’usine se heurte à des problèmes.
De Sorra trouvé un acheteur et là son rôle dans l’histoire se termine. Pendant ce temps, l’usine agrandit ses locaux dans la rue Notre-Dame, juste aux pieds du château.
La poterie de Pierrefonds, les années de gloire
C’est sous Émile Bouillon que Pierrefonds se spécialise dans le grès haut de gamme avec de belles glaçures cristallines. Typiquement, les pièces sont dans des tons de bleu clair à bleu moyen, parfois contrastant avec l’ocre ou le vert. Le bleu profond est l’une des couleurs rares. Chaque pièce est finie aux normes impeccables. Chaque pièce est unique grâce à la magie chimique des émaux et du zinc.
Comme l’Art Nouveau cède la place à l’Art Déco, Émile Bouillon évolue avec son temps. Pierrefonds remporte la médaille d’argent à l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925. La société s’établit comme un fabricant de luxe. Les carnets de commandes comprennent l’Amérique, l’Australie et le Japon.
Émile Bouillon prend finalement le contrôle de l’entreprise en 1937. Ses fils, Albert et René dirigent avec succès l’entreprise jusqu’aux années 1960. Un long chant du cygne suivit leur départ jusqu’à la fermeture définitive de l’usine en 1966.